Il y avait de l’ambiance, jeudi 28 novembre en début d’après-midi dans la salle d’animations de l’Ehpad de Venteuilh. Un accordéoniste y jouait des airs célèbres et appréciés des résidents. Mais c’est surtout Raymonde Beaucourt née Charlot qui était à l’honneur. En effet la doyenne du village, née le 15 novembre 1924, fêtait son centenaire. Dans une salle annexe, Raymonde Beaucourt a reçu quelques cadeaux lors de la réception officielle en présence de ses deux enfants Pierre et Chantal, du maire Claude Lagarde, de l’adjointe Monique Combes, de la directrice de l’Ehpad Catherine Daries, de l’animatrice Sandrine Binet. Raymonde a toujours habité au Mas d’Agenais. Elle a épousé, à la fin de la seconde guerre mondiale, Robert Beaucourt, originaire de Metz et expulsé comme les Alsaciens en 1939. Elle a travaillé successivement à la clinique de Tonneins, à Marmande et pour finir chez le notaire au Mas. Raymonde Beaucourt a eu trois petits-enfants et deux arrière-petits-enfants. La famille ne faisait aucun doute, jeudi, comme secret de la longévité de Raymonde.

Plus de 200 personnes ont répondu présentes, mercredi soir 27 novembre dans la salle des fêtes, à l’invitation de la municipalité pour la réunion publique d’information sur la création d’un centre de santé « Médecins solidaires ». Cette affluence record avait interpellé le Sous-Préfet de Marmande Michel Gouriou dès son arrivée. Les deux conseillers départementaux étaient aussi présents ainsi que des représentants de l’agence régionale de santé (ARS), toutes les professions médicales locales et de nombreux maires des communes voisines. Le maire Claude Lagarde a remercié toute la population venue parfois de communes éloignées avant de donner la parole aux représentants de l’association « Médecins solidaires ». Gabriel Du Passage, directeur des opérations, est d’abord intervenu pour présenter les premiers centres de médecins de santé Médecins solidaires créés en France depuis octobre 2022 date de création de l’association. « Si on ne peut pas demander beaucoup à un seul médecin, on peut peut-être demander peu à beaucoup de médecins ». Telle a été la réflexion de l’association à sa création. Le témoignage du médecin solidaire Sydney Hatwell a abondé dans ce sens. Le président fondateur Martial Jardel, médecin lui aussi dans le nord de la Haute-Vienne, a fait part de son expérience personnelle avant de détailler ce que sera le centre de santé pour la commune du Mas d’Agenais, le 8e dans l’hexagone et le 1er en 2025. « Le but de la réunion publique est que vous repartiez sans aucune interrogation » a insisté Martial Jardel avant de préciser « Pourquoi Le Mas d’Agenais a été choisi ? ». « Le soutien par convention de l’agence régionale de santé (ARS), le rétablissement d’une présence médicale disparue, le nombre de patients sans médecins, le dynamisme de l’équipe municipale ont été autant de critères retenus pour trancher pour le village patrimonial » a expliqué Martial Jardel. « 70 % des médecins qui consacrent une semaine par an aux cabinets solidaires sont soit des jeunes qui ne sont pas installés soit des retraités. Les 30 % sont des actifs en capacité de venir ».

Le centre de santé Médecins solidaires du Mas d’Agenais en détail en réponses aux questions de l’assistance.

L’installation se ferait dans le centre de santé communautaire Simone Veil à Venteuilh « avec le soutien inconditionnel de Val de Garonne Agglomération (VGA) » a insisté la vice-présidente Régine Povéda. Deux coordinatrices à temps plein vont être recrutées. Les entretiens de recrutement ont déjà commencé. Les rendez-vous seront pris par téléphone, sur Internet ou directement au centre. Il sera ouvert du lundi matin au samedi midi avec repos pour le médecin le jeudi après-midi. Le centre de santé Médecins solidaires sera le médecin référent des 1 250 patients maximum pouvant être répertoriés « pour que cela reste gérable ». Les 50 médecins qui vont se succéder toute l’année seront hébergés dans un gîte. Ils seront salariés à hauteur de 1 000 euros la semaine. « Le Mas d’Agenais, un désert médical ? C’est tout à fait anormal » a conclu le Sous-Préfet Michel Gouriou. « Je vous félicite pour une solution très originale avec des médecins solidaires ».