« Les Poilus de la Grande Guerre ne se demandaient pas de quelles communes ils venaient sur les champs de bataille de 1914-1918 ». Le maire Jean-Marie Gouyou a reconnu mardi 11 novembre que la cérémonie commémorative réunissant les trois communes de Villefranche-du-Queyran, d’Anzex et de Leyritz-Moncassin, devant le monument aux morts, était « un symbole fort et le début d’une tradition durable pour les années à venir ». La cérémonie officielle a été marquée par de très nombreux temps forts devant une population très nombreuse comme la lecture d’un message par les trois maires ceints de leurs écharpes tricolores, Jean-Marie Gouyou, Josiane Chopis et Jean-Louis Boyancé. Les écoliers accompagnés des deux directrices Nathalie Fleury et Marlène Lalande avaient un petit drapeau tricolore. Le site était décoré de bleuets et sur une fresque. Jean-Pierre Plazas a rappelé le parcours du Poilu tonneinquais Marcel Garrigue tué le 12 décembre 1915. Parmi les personnalités, la jeune volontaire Célya Lauture était présente au nom du service national universel (SNU).

« Postuler à l’âge de 20 ans pour devenir le porte-drapeau de la commune est un engagement citoyen qui méritait d’être mis à l’honneur ». C’est par cette déclaration que le maire Raymond Girardi a introduit la cérémonie de remise de la médaille d’honneur de porte-drapeau à Solène Bénetteau, mardi matin 11 novembre avant le temps fort officiel. Georges Rodier, président des anciens combattants du secteur lui a aussi remis, au nom de l’Office national (ONAC) un diplôme d’honneur et le célèbre « bibi », coiffe officielle des porte-drapeaux. Pour expliquer son engagement citoyen, Solène Bénetteau a reconnu avoir voulu être professeur d’histoire. « Elle a aussi été très marquée par l’assassinat de Samuel Paty » a reconnu sa mère. « Mes parents Jacques et Sylvie m’ont toujours amené aux cérémonies officielles. J’ai trouvé donc normal de m’engager ». Solène Bénetteau vient d’obtenir un master de géographie avec un mémoire sur la gestion des territoires. Elle sera dorénavant présente aux cérémonies officielles avec le drapeau au nom de la commune.

Pour la première fois de leur histoire, les communes de Villefranche-du-Queyran, Anzex et Leyritz-Moncassin s’associent pour organiser la cérémonie commémorative du 11 novembre à 11 heures dans le village du Queyran. Cet évènement historique et symbolique pour une initiative inédite marque une étape importante dans la coopération intercommunale. Il illustre la volonté partagée des trois municipalités de renforcer l’esprit républicain dans un contexte mondial marqué par l’incertitude et les tensions. « Dans un monde en proie à de multiples conflits, parfois jusqu’à nos portes, il est essentiel de rappeler l’importance de l’entraide, de la coopération et de la fraternité » soulignent de concert les trois maires, Jean-Marie Gouyou pour Villefranche, Josiane Chopis pour Anzex et Jean-Louis Boyancé pour Moncassin. « Cette union symbolique autour du devoir de mémoire est un message fort adressé aux générations futures. La cérémonie accordera une place centrale aux élèves des écoles qui participeront activement à travers des lectures patriotiques et avec l’interprétation de l’hymne national ». Dimension culturelle et pédagogique Des petits drapeaux tricolores, symboles de transmission des valeurs républicaines et de l’importance du souvenir, seront remis aux enfants. La cérémonie sera enrichie par la présence de Jean-Pierre Plazas, conteur et peintre, qui exposera ses tableaux consacrés aux Poilus de 14-18. Il lira une lettre de soldat offrant ainsi un témoignage émouvant et pédagogique sur la Grande Guerre. Les trois communes souhaitent faire de cette cérémonie commune un rendez-vous annuel pérenne. Programme de la journée À 10 h 30 : rassemblement devant l’école de Villefranche-du-Queyran ; à 11 heures : départ du cortège vers le monument aux morts (La circulation sur la route de Lussac sera limitée durant la cérémonie) ; à 11 h 05 : cérémonie officielle avec discours des trois maires, intervention culturelle de Jean-Pierre Plazas, lectures par les élèves, dépôt de gerbes et hymne national ; à 11 h 45 : vin d’honneur républicain.

«Nous avons un marin parmi nous». L'annonce du maire Jean-Marie Gouyou à la fin de la cérémonie de commémoration, samedi 11 novembre en fin de matinée, n'a surpris aucun des nombreux participants. Tous avaient remarqué la présence d'un militaire en tenue d'apparat de Second maître officier marinier avec la casquette blanche. «Il s'agit de Romain, un enfant de la commune actuellement incorporé dans l'unité des sous-marins nucléaires français lanceurs d'engins basé à l'Ile longue à Brest. L'État-Major de la Marine Nationale leur a demandé d'être présents lors des cérémonies de commémoration dans leur commune de naissance» a déclaré le maire. Le parcours du marin de 33 ans Romain est rentré sur dossier via un centre de recrutement de la Marine. Il a ensuite suivi une formation à Cherbourg après laquelle il a intégré l'Arsenal de Brest. Depuis 14 ans, il occupe la fonction de cuisinier, boulanger, pâtissier dans l'unité des sous-marins. Romain est actuellement affecté sur Le Triomphant. «En période à terre, nous suivons des mises-à-niveau mais en mission nous plongeons pendant 70 jours sans escale» a précisé le marin. «Chaque mission est déclarée réussie lorsque nous ramenons l'intégralité des missiles embarqués» a reconnu Romain. Il devait rejoindre Brest dès la fin de la cérémonie.

À l'occasion de la cérémonie du 11 novembre, Jean-Pierre Plazas, artiste et homme de théâtre local, a exposé une série de tableaux sur la guerre de 14-18. «Je les ai peints entre 2014 et 2018 pendant que les élèves des cours de théâtre lisaient des lettres de Poilus dans la chapelle Saint-Benoît de Marmande».