Ce n'est un secret pour personne que le sujet principal de discussion des habitants du village est actuellement la rénovation du Café du Centre baptisé récemment Café du Canal. Des questions, des inquiétudes voire des oppositions alimentent les discussions dont la plupart restent pour l'instant sous le manteau. Mais Philippe Labrouillère, habitant du village et historien local, ne se cache pas pour dévoiler ce qu'il considère être dans le dossier en cours comme «d'importantes anomalies et des travaux inutiles et onéreux». Une première lettre envoyée à tous les conseillers municipaux le 1er septembre 2023 est restée sans réponse. Il vient donc de leur renvoyer une missive en date du 14 mars.

"Un projet surdimensionné"

Il étaye ses propos sur deux aspects de «la renaissance du café-théâtre de Fourques» comme l'a baptisé l'architecte Jean-Philippe Rouzaud. «Pour la salle de bal Masutti, l'architecte indique que le café rénové pourra recevoir le chiffre incroyable de 521 personnes. Ces chiffres sont totalement hors logique et le projet est surdimensionné» reconnaît Philippe Labrouillère. Il avance que le chiffre admissible serait inférieur à 200 personnes voire à peine supérieur à 100. Pour les pièces de vie en façade de la rue du pont, l'architecte prévoit un décaissement de plus de 14 m³ de fondations. «Cela fragiliserait la totalité des murs en ramenant le sol à 40 cm en dessous du niveau du trottoir et de la rue» regrette Philippe Labrouillère. «Cette solution extrême, onéreuse et déraisonnable est en tout cas un grave manquement architectural et financier vis-à-vis des Fourquais». Dans sa lettre aux élus, Philippe Labrouillère évoque aussi les œuvres du peintre Giovanni Masutti sur les murs de la salle de bal «qui seraient gravement affectées». «Il serait donc nécessaire pour respecter son œuvre d'assurer la rénovation de la totalité des murs peints» suggère-t-il. Il termine sa lettre par un appel à la révision du projet : «si on peut se réjouir de voir le café du village être rénové et retrouver une seconde vie, on ne peut accepter cette restructuration profonde et dispendieuse».

La réponse du maire

C'est en «démocrate convaincu et gestionnaire rigoureux» comme il se qualifie lui-même que le maire Jacques Bilirit, répond point par point à la lettre de François Labrouillère. Concernant le projet, Jacques Bilirit confirme qu'il découle d’un travail effectué par des représentants de la population réunis en conseil participatif dont faisait partie le fils de François Labrouillère. Concernant le coût global de l’opération, le maire fait état de 429 885 euros de subventions déjà obtenues. «La commune a les capacités financières pour financer cette opération». «Les fresques murales de Masutti seront non seulement conservées mais aussi restaurées». Il justifie le décaissement des deux pièces de vie du rez-de-chaussée pour éviter la réalisation onéreuse d’un ascenseur pour les règles d'accessibilité. «Les normes d’accueil du public prises en compte par l’architecte sur la base de 500 personnes ont été fixées dans le respect des règles applicables et contrôlées par les services instructeurs du permis de construire et en particulier les officiers du SDIS».

Le conseil municipal s'est réuni lundi 11 décembre en fin de journée à la mairie sous la présidence du maire Jacques Bilirit. Une seule élue était absente. Toutes les délibérations ont été votées à l'unanimité des membres présents. Travaux de rénovation du Café du Centre. Le diagnostic amiante plomb s'est avéré positif. L'architecte doit revoir le cahier des charges techniques particulières (CCCTP) avant de l'intégrer au lancement de l'appel d'offres aux entreprises. La publicité sera publiée dans les deux journaux locaux. Le montant initial des travaux qui s'élevait à 476 000 euros € devrait donc dépasser largement les 500 000 €. Rénovation de la toiture de l'église. «La toiture n'a connu qu'un seul remaniement il y a plus de 30 ans et un balayage il y a environ 10 ans» a déclaré Jacques Bilirit. «Les gouttières et l'affaissement de la structure sont notoires ainsi que la dégradation importante de la zinguerie. Le devis pour la rénovation complète de la toiture de l'église Notre Dame se monte à 84 992,64 € TTC». Les élus ont adopté le plan de financement avec une subvention sollicitée de la DETR pour 30 %, auprès du Conseil départemental de 6 000 € maximum et un autofinancement de 57 744,48 € TTC. Les travaux devraient être réalisés au cours du premier semestre 2024. Conventions avec VGA. Trois conventions avec Val de Garonne Agglomération (VGA) ont été renouvelées par les élus. À savoir : l'adhésion de la commune au service droits des sols, la mise à disposition des animateurs pour les temps d'activités périscolaires (TAP), l'occupation temporaire d'un bâtiment communal pour les activités numériques. Prix du repas à la cantine scolaire. Le coût réel d'un repas à la cantine scolaire est de 6,08 €. À compter du 2 janvier 2024, le prix payé par les familles sera : 1 € pour les familles avec un quotient familial (QF) inférieur à 1 000 €; 2 € pour 1 001 € < QF < 1 099 €; 2,30 € pour 1 100 € < QF < 1 199 €; 3 € pour 1 200 € < QF. Questions diverses. Deux motions ont été votées par les élus : une émanant de l'ARAC pour le retrait des troupes russes de l'Ukraine, l'autre pour le soutien à l'entreprise Georgelin de Virazeil. Une subvention exceptionnelle de 200 € a été accordée aux Amis de Fourques pour les Canalcades. Des dates : vendredi 22 décembre, passage du Père Noël à l'école; samedi 20 janvier à 16 heures, plantations des arbres des 8 nouveau-nés en 2023 et à 18 heures, vœux municipaux; vendredi 2 février, réunion d'information sur la semaine scolaire.

«Quel nom pour le Café ? Choisissons ensemble». La journée de samedi 10 juin sera : L'Avant-première du Café, en attendant le début des travaux et l'ouverture officielle de l'établissement au cœur du projet municipal de réhabilitation. Depuis plusieurs semaines, les Fourquaises et les Fourquais ont été sollicités pour proposer des noms pour le Café, en particulier lors du bal populaire du 2 juin, du marché du 4 juin et en mairie. 94 idées ont été exprimées et sont listées pour le vote sur Internet: de l'emblématique «Café du Centre» tel qu'il s'appelait jusqu'en 1985 jusqu'à «L'arrosoir» en passant par «Le Fourquais», «Le TNT de Fourques», «Le P'tit Fourquais» et tous les autres. «Nous vous proposons désormais de participer, samedi 10 juin, aux dernières étapes du choix du nom» propose le maire Jacques Bilirit sur le site Internet. Le programme de samedi 10 juin. À 15 h 30 : Mot d'accueil. De 16 heures à 18 heures : échanges et ateliers (présentation virtuelle, résultats du questionnaire, cuisine, tricot, relaxation, coloriage, jeux de société). De 18 heures à 19 heures : choix du nom parmi les 10 qui ont remporté le plus de voix au cours de la phase de présélection. De 19 heures à 21 heures : apéritif musical offert.

Lundi 27 mars en début d'après-midi, la leçon d'histoire pour les écoliers des deux classes de Stéphane Lepetit (CM1-CM2) et de Sabrina Champeau (CE2-CM1) s'était déplacée dans l'ancien café du village. L'objectif était une visite de l'établissement patrimonial avec un commentaire de l'ancien propriétaire sur les usages du café. La municipalité a sollicité les écoliers pour faire une étude comparative entre l'ancien et le nouveau dans le cadre du projet de réhabilitation. Ils pourront aussi faire des propositions pour donner un nom au futur lieu de vie. Avec la première question des écoliers, «Est-ce que vous êtes ému à l'idée de revenir dans la maison où vous êtes nés ?», le ton était donné. «Le café avait-il un nom avant ?» ont voulu savoir les écoliers. «Il s'appelait Café du Centre». Tous les commentaires de l'ancien propriétaire ont porté sur la vie de l'ancien café au jour le jour : les jeux pour les adolescents avec le flipper et le baby-foot, les parties de belote, le billard français, les séances de cinéma, les bals de mariage, les lotos, le goûter de Noël des écoliers, les réunions des associations, les rendez-vous des jeunes avant le départ dans les bals alentour. Toute une vie qui n'existe plus et qui pourrait renaître dans un bâtiment qui reste à aménager.